Toujours plus cher !

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LEGO 1981

Regardez bien cette image de 1981. Un garçon et une fille jouent aux LEGO ensemble. Ni rose, ni bleu, pas de ségrégation, ENSEMBLE, ils construisent, imaginent, créent. 30 ans plus tard, LEGO lance en 2012 la gamme pour filles « LEGO friends », la fausse bonne idée du fabricant danois. Soi-disant pour inciter les filles à davantage jouer aux LEGO, le fabricant danois créent un monde LEGO rose dans lequel les « friends » sont enfermées dans une banlieue façon « desperate housewives », ou les activités sont le shopping et la confection de cupcakes. En comparaison, les LEGO pour les garçons les ouvrent au monde extérieur, à la sphère professionnelle, et à la technique : engins de construction, hôpitaux, casernes de pompiers, postes de police, voitures, camions, fusées, vaisseaux spatiaux, bateaux…

filles garcons cote a coteLEGO, 2015

A contrario de la société où les femmes investissent peu à peu tous les domaines de la vie économique et s’émancipent, nous assistons depuis 30 ans à une incroyable régression dans les jouets : non mixité, sexualisation et enfermement à la maison pour les filles, apologie des armes et de la violence pour les garçons.

Quand l’industrie du jouet est questionnée sur sa responsabilité, elle se défausse en avançant qu’elle répond à la demande des parents. C’est FAUX. La ségrégation rose/bleu à l’œuvre est une stratégie délibérée du marketing des fabricants. Quand on segmente le marché entre filles et garçons, les jouets ne peuvent être transmis ou partagés au sein d’une même fratrie. Donc les fabricants vendent beaucoup plus, au détriment de l’éveil de nos enfants !

Alors qu’auparavant, le rose était réservé aux jouets traditionnellement perçus « pour les filles », comme les poupées, la différenciation rose/bleu touche aujourd’hui tous les jouets, déclinés à l’identique en 2 codes-couleurs : vélos, jeux de société (Monopoly…), tablettes électroniques…

Dans le rapport du Sénat de décembre, Franck Mathais, porte-parole de la Fédération des commerçants spécialistes des jouets et produits de l’enfant (FCJPE) l’avoue dans son audition :

« Les industriels ont deux cibles : les filles et les garçons. Ils peuvent choisir de créer un produit transversal, ou décider d’augmenter leur potentiel de ventes, en ciblant l’une et l’autre des populations. On a ainsi lancé un jouet à tirer avec des balles en mousse, d’abord destiné aux garçons. En créant une gamme pour les filles, le fabricant a augmenté son chiffre d’affaires de 30%. Il a accru son potentiel de vente en segmentant son offre. C’est la même chose pour les tablettes tactiles, déclinées en rose et bleu. »

Il est primordial d’interpeller les fabricants sur leur responsabilité et de refuser de payer deux fois plus cher pour des jouets stéréotypés qui limitent le potentiel de l’enfant !