Libérée, délivrée ?

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Les contes de fées et les princesses Disney véhiculent habituellement une image terriblement sexiste des femmes. D’un coté, les « gentilles » princesses, faibles, fragiles, passives, qui n’ont pour que seul attrait leur beauté. De l’autre, les « méchantes » (sorcières ou belles-mères) qui, elles, ont des pouvoirs mais qui sont vaniteuses et repoussantes. La puissance féminine est l’antithèse de la féminité. La passivité et la beauté sans intelligence sont les attributs des princesses de conte de fées.

Blanche-Neige est par exemple immensément belle, mais d’une naïveté consternante. Elle n’est ni consciente de sa beauté, ni apte à comprendre l’obsession de sa belle-mère de Reine. Effrayée dans la forêt, elle est recueillie par les nains chez qui elle devient  une icône maternelle cantonnée aux taches ménagères. Enfin, endormie dans un sommeil éternel, symbole absolu de la plus totale passivité, elle revient à la vie grâce au baiser de son prince charmant. Quand il suffit aux jeunes filles d’être simplement belles pour être choisies, les héros réussissent grâce à leurs actions, leur capacité à surmonter des obstacles.

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La Reine des Neiges de Disney, et son tube Libérée, délivrée, est un succès planétaire inégalé avec 1,2 milliards d’euros de recettes. A contrario des princesses Disney qui attendent leur prince charmant, Elsa est une reine qui gagne sa liberté en assumant ses pouvoirs et qui sera sauvée grâce à l’amour entre elle et sa sœur Anna.

On pourrait donc se réjouir que la Reine des Neiges incarne une héroïne libérée, et maîtresse de son destin, mais ce serait oublier qu’Elsa est terriblement sexualisée comme le sont toutes les princesses Disney, et que le merchandising phénoménal exploite ce filon. On trouve ainsi dans les rayons de jouets à Noël de multitudes de produits dérivés qui sexualisent les filles et leur proposent un univers bêtifiant, bien loin de la libération.

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